Le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS en test
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Vélo aérodynamique de la gamme Lapierre, l’Aircode DRS a été longtemps le choix des sprinters en raison de sa rigidité. Mais il peut aussi viser les cyclosportifs toniques. Désormais proposé en Sram Rival AXS, voyons ce que cela donne sur le terrain…
Le Lapierre Aircode DRS a fait ses preuves chez les pros depuis sa sortie en 2020. Titre national, étapes sur le Giro, classique et semi-classiques, il fait la joie des routier-sprinters avec son mix rigidité/aérodynamique qui lui procure une certaine polyvalence. Son actualité en 2024 c’est l’arrivée d’un groupe Sram Rival AXS dans la liste de ces montages. Le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS, vendu 4 999 €, diffère donc largement du vélo testé en octobre 2020 par sa transmission d’abord mais aussi par ses roues, des Lapierre Road Disc Carbon. Voyons sur la route ce qu’il en est !
Un vélo de compétition avant tout
On retrouve sur cette machine de test, le cadre monocoque carbone UD SL, version « standard » et non le UD SL Ultimate employé par les pros. Le guidon Lapierre Aero Carbon et sa potence dédiée sont également de la partie. On appréciera la possibilité de fixer sans collier un prolongateur « spécifique » dessus.
La selle Prologo Dimension est là pour faciliter la prise d’une position aérodynamique. Le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS de notre essai se nomme ainsi car il est donc monté du groupe Sram Rival AXS. Une transmission électronique sans fil qui se caractérise aussi par des braquets assez inédits. On dispose à l’avant d’un pédalier en 46-33 et à l’arrière d’une cassette en 10-36. On est ainsi sur l’équivalent d’un 50-34 associé à une cassette de 11-36. Les « petites dentures » sont plus « aérodynamiques » mais aussi et surtout plus faciles à relancer, pas inutile avec un cadre très rigide. En complément nous avons les roues Lapierre Road Disc Carbon de 42 mm de hauteur, mais côté pneumatiques sur notre vélo d’essai ce sont des Continental GP 5000 AS TR en 28 mm au lieu des Schwalbe One Performance 25 mm qui sont là… On remarquera que sur la jante le Continental fait un bon 30 mm de section ce qui n’est pas inintéressant pour la suite. En taille XL, le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS pèse 8,4 kg en taille XL sans pédales.
On notera aussi que le cadre est prévu pour le Speed Release qui permet un démontage facile de la roue quand elle est équipée du Thru Axle idoine et que la rotation du guidon est limitée empêchant tout contact avec le tube supérieur. Mais aussi ne facilitant pas la mise en housse ou son placement dans un coffre de voiture…
Aéro bien sûr !
Pour les performances aérodynamiques on fera confiance à Lapierre mais aussi au travail effectué avec Groupama-FDJ qui à l’époque avait permis d’optimiser le châssis. Ce qu’on peut ressentir facilement en revanche, c’est que la prise au vent latéral est minime et influe peu sur la trajectoire. Les dimensions des tubulures et des roues permettent ainsi aux coups de vent latéral de « glisser sans trop pousser » sur le vélo. Un vrai plus car après plusieurs heures de route, il n’est pas toujours facile, ni confortable, d’anticiper cet à-coup dans la direction…
Une machine à transférer les watts
Au niveau de la rigidité, l’ensemble cadre-fourche-roues-guidon du Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS est un vrai bloc ! Idéal pour les rouleurs, sprinters et gabarits athlétiques qui veulent un « châssis » performant. Assis au train on ne sent aucun flottement que l’on soit haut dans les tours ou qu’on passe en force. La cohésion entre le kit cadre et ses roues est excellente. On y rajoutera également la rigidité du guidon qui est sans faille.
Plat, faux plats et montées en injection sont un vrai régal et ne mettent en lumière aucune faiblesse tant que les jambes l’autorisent. En cas de « perte de puissance », on se battra plus avec le vélo si on a trop long. Il faudra donc envisager de reprendre des tours/minute rapidement, car on risque fort d’être « enterré » en forçant pour rien. Sur ce plan la rapidité des changements de rapports de la transmission Sram AXS même avec de la traction sur la chaîne est un vrai plus ! Y compris en montée.
En danseuse le moindre « ordre » transmis au guidon se répercute immédiatement au reste du vélo, « on balance » le vélo de droite à gauche de façon un peu moins vive mais tout aussi efficace sur le Lapierre Aircode DRS. Cette rigidité se ressent aussi en pilotage. Le vélo se place parfaitement sur la trajectoire et y reste, nul besoin de se crisper sur le guidon ! Dans les enchaînements de courbes le vélo est précis et permet d’exploiter pleinement ses pneus. Les corrections de trajectoires sont appliquées sans délai. Là encore suivant le vélo d’où l’on vient il faut parfois faire preuve de retenue dans l’amplitude de ses gestes. Surtout sur le mouillé, car il est très réactif…
Un vélo vif avec des watts…
Le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS est assez vivant et nerveux pour un vélo aérodynamique, même s’il préfère et de loin les hautes vitesses pour démarrer de façon explosive. Sur ce plan il tire le parti des petites dentures de la transmission qui l’équipent et qui sont plus faciles à « lancer » que des « grands plateaux ». Là où l’on lui trouvait de la nervosité sur le plat à partir de 35 km/h avec un 52-36, l’Aircode DRS 6.0 AXS en 46-33 est vif dès les 30 km/h passés sur le plat. On ne ressent aucune dérive avec les « gros » pneus. En montée, il faudra avoir de la puissance pour le faire changer de rythme brutalement, même si là encore la transmission choisie améliore un peu la situation surtout qu’il y a quand même un 36 dents (et un 32 !)… L’Aircode DRS n’est pas un vélo de grimpeur, mais il peut grimper au train et réaccélérer de façon assez confortable si on joue du dérailleur au bon moment pour garder une cadence de pédalage aux alentours des 60 tours/minutes minimum. En revanche, un puncheur l’exploitera parfaitement, mais avec une cassette plus « tonique ». Ce type de cycliste a la puissance pour faire démarrer l’Aircode DRS en bosse et profiter ensuite de sa rigidité au train pour maintenir l’écart !
Et du confort !
Le design du triangle arrière inspiré de celui du Xelius permet déjà de filtrer pas mal de petits chocs et vibrations, rendant le vélo confortable à toutes les vitesses, même si l’avant reste un peu raide. Dans la catégorie des vélos aéro et même des machines de courses on est donc plutôt bien, même si un Xelius SL se montrera toujours supérieur en termes de filtration des vibrations et impacts ! Le confort de l’Aircode DRS est en plus optimisé avec des tubeless de 28 mm sur notre vélo. En 25 mm il était déjà bien, mais en 28 mm comme sur ce test on se dit qu’on pourra rester longtemps en selle même sur des chaussées moyennes. L’avant est moins dur avec ce montage et rend ainsi le vélo très agréable. De plus cela augmente la motricité et quand le revêtement est « trépident » on garde du grip pour passer sa puissance, gagnant gagnant. Cette monte pneumatique différente de celle de la version commerciale optimise également la tenue de route aussi bien sur le sec que le mouillé rendant son pilotage encore plus précis et sûr. Une idée à conserver.
La géométrie du Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS
Tailles | XS | S | M | L | XL | XXL |
Hauteur | 440 | 450 | 490 | 520 | 550 | 580 |
Longueur | 520 | 531 | 547 | 568 | 587 | 605 |
Hauteur de douille | 105 | 120 | 140 | 160 | 180 | 200 |
Angle du tube de selle | 74° | 74° | 74° | 73°5 | 73°5 | 73°5 |
Angle de direction | 72° | 72° | 73° | 73° | 74° | 74° |
Longueur des bases | 405 | 405 | 405 | 405 | 405 | 405 |
Stack | 501 | 516 | 538 | 557 | 580 | 600 |
Reach | 376 | 383 | 393 | 403 | 415 | 428 |
Notre avis sur le Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS
Avec un cadre et des roues aussi rigides et ce design aérodynamique, le Lapierre Aircode DRS de notre essai semble taillé uniquement pour la compétition. Le choix des développements de cette version de la machine va dans un autre sens cependant. Et ce n’est pas tant le plus grand développement un 46/10 (équivalent d’un 50/11) qui interpelle, mais le plus petit 33/36, inférieur au tour du roue. Un choix que l’on pourrait presque qualifier de cyclotouriste, à l’opposé de la démarche du Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS donc… Mais qui peut aussi se montrer très intéressant pour des cyclosportifs toniques et très athlétiques ayant besoin de ce fait d’un vélo rigide mais aussi de développements courts pour grimper.
Et même si l’aspect aérodynamique n’est pas leur préoccupation majeure, cette machine pourra leur apporter confort, rigidité et précision dans le pilotage, un vrai plus quand on a un gabarit hors normes. De plus en changeant la cassette Sram Rival AXS de notre machine d’essai pour une 10-30 on retrouvera un vélo complètement typé course ! Car c’est vraie la nature de ce Lapierre Aircode 6.0 DRS ! On signalera quand même que la tige de selle reste un peu courte pour les très grands. Sur un XL impossible d’avoir une hauteur de selle au dessus de 84,5 cm.
Fiche technique : Lapierre Aircode DRS 6.0 AXS
- Cadre : monocoque carbone UD SL
- Fourche : carbone UD SL
- Leviers : Sram Rival AXS HRD
- Dérailleurs : Sram Rival AXS
- Pédalier : Sram Rival AXS 46-33
- Cassette : Sram Rival AXS 10-36
- Chaîne : Sram Rival AXS
- Freins : Sram Rival AXS HRD 160 mm/140 mm
- Guidon : Lapierre Aero Carbon/Lapierre 5,7°
- Tige de selle : Lapierre Aero Carbon
- Selle : Prologo Dimension
- Roues : Lapierre Road Disc Carbon
- Pneus : Continental GP 5000
- Tailles : XS – S – M – L – XL – XXL
- Poids : 8,4 kg
- Prix : 4 999 €
A retenir :
Les points positifs
- Rigidité
- Confort (pour un vélo de compétition)
- Roues
- Transmission
Les points à améliorer
- Tige de selle un peu courte…
- Un peu exigeant
- Braquage du guidon (rangement)
Contact : Lapierre
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